Sunday, February 23, 2014

Série Analyse des Programmes : Le PS : 7 à 12

« Pour réduire l’endettement de la France, nous affecterons à la réduction de la dette la moitié des marges financières que nous dégagerons. »

Le PS a le bon goût de faire court parfois, mais dans ce cas, cela reste dense en erreurs, du moins en questions.
Réduire l’endettement est un noble objectif, qui aurait mérité bien plus de clarté et de force. Non, au contraire, on reste très évasif. Comment dégager des marges ? Qu’est-ce qu’une marge financière – il n’y a de marge que commerciale. Quelles conséquences de cette réaffectation – quelque chose perdra cette moitié de marge, donc à quel prix ?
Et surtout, pas un mot sur les sources de la dette. Car payer sa dette, c’est bien, mais réduire les besoins de dette et donc ses dépenses, c’est mieux.
On a l’impression sur ce sujet qu’il fallait en parler, mais surtout que comme on savait très bien que les dépenses ne seraient pas touchées, on ne pouvait pas en dire plus.


« Pour encourager les comportements écologiques, nous rendrons la TVA « éco-modulable » (diminuée sur les produits non-polluants et augmentée sur les produits polluants). »
Les proposition du PS sont courtes. Mais toujours de grande densité. Qu’est-ce qu’un produit polluant ? L’électricité issue du nucléaire l’est-elle ? Que veut dire « diminuée » ou « augmentée » - de combien ? Est-ce que la diminution est de 1% quand l’augmentation serait de 5% ? Mais surtout, qu’est-ce qu’un « comportement écologique » ou pas et pourquoi la TVA aurait-elle ce rôle, cette capacité et cette moralité à se permettre d’en juger et de pénaliser – pardon, de dérober – celui dont le comportement ne serait pas codifié ? Le PS croit donc pouvoir codifier ainsi, aussi simplement, l’arbitrage pourtant immensément complexe entre court terme (non écolo) et long terme (écolo) que chacun de nous fait sans même sans rendre compte à chaque instant ? La société ne se règle pas par juste un taux de TVA. Serait-ce de la bêtise sincère ou de l’enfumage ? Ooops, l’enfumage, ce n’est pas très écolo, alors ce doit être de la bêtise…

« Pour que notre alimentation soit plus saine et pour que les agriculteurs vivent de leur travail, nous orienterons les achats alimentaires des collectivités locales vers l’agriculture et la pêche de proximité (lait et laitages, viandes, fruits et légumes). »
Quelle efficacité de la propagande socialiste ! Pas moins de trois illusions en une seule proposition ! « Alimentation plus saine » ? Vous tombez malades en mangeant vous ? Nos chers socialistes n’ont pas dû aller voir comment, dans certains pays où l’alimentation *n’est pas industrielle*, manger est à la fois vital et dangereux. Mais en France…. Si nous devenons obèses, c’est parce que nous sommes tentés par l’abondance, tout simplement. « Vivre de son travail ». En plein marxisme, le PS ne veut toujours pas voir que ce n’est pas le travail qui est source de valeur et de mérite, mais le service rendu à autrui. Autrement dit, si nos pêcheurs sont trop chers, soit il faut baisser les charges, soit acheter ailleurs parce qu'ils ne sont pas performants. Mais il n’y a pas de raison de les aider. Pourquoi aider les médiocres ? S’il faut aider, pour que cela soit plus efficace, ce sont les meilleurs qu’il faut aider. Certes, ici, le mieux serait de baisser les charges... Enfin, « Orienter les achats ». Ah bon ? Et l’objectivité des procédures d’achat public ? On préférera donc acheter plus cher un mauvais produit ? Avec nos impôts, s’entend. Et on vient nous parler de solidarité ?

« Pour sortir de la dépendance du nucléaire et du pétrole, nous développerons massivement les économies d’énergie et les énergies renouvelables et nous proposerons à nos partenaires la mise en place d’une Communauté européenne des énergies. Nous organiserons un débat national sur la transition énergétique dès 2012. »
Notons d’emblée que nous attendons toujours le débat sur la transition énergétique, mais cela n’est qu’un détail.
La vraie question que pose cette « mesure » est avant tout celle de la dépendance énergétique. Ce terme est très ambigu. Nous dépendrions du pétrole, mais aussi des pays producteurs, souvent peu fiables. Notons que dans une société libre, cette dernière dépendance n’existerait pas. Les pays n’existeraient pas et le pétrole se vendrait sur le marché comme n’importe quelle matière première. Ce faisant, les variations de prix suffiraient à gérer la prétendue « dépendance ». Ensuite, sommes-nous tant en situation de crise et de dépendance qu’il faille développer « massivement » les économies d’énergie - sur le dos du contribuable ?
Non, nous ne sommes pas en crise. Le cours de l’or noir est stable autour de 100 dollars depuis deux ans et demi, alors même que la valeur du dollar continue de chuter. S’il y avait crise, les prix seraient au moins au niveau de 2008 avec 140 dollars – et même à l’époque, on ne parlait pas de crise. L’épuisement des ressources ? S'il y avait épuisement des ressources, il y aurait crise.
Tout cela pour dire que cette mesurette est sans fondement réel, qu’elle propose des « développements » sur fonds publics qui n’ont rien de prioritaire ni surtout de légitime est qu’elle n’est destinée qu’à faire les yeux doux aux Verts de gris.


« Pour alléger la facture énergétique des Français, nous réinvestirons une partie des superprofits des groupes pétroliers dans des aides à l’isolation, le développement des énergies renouvelables et la mise en place de tarifs progressifs pour le gaz, l’électricité et l’eau. »
Cette rapide proposition a l’avantage d’être claire, le groupe Total est mis sous tutelle, ou nationalisé, puisqu’on annonce qu’on va librement disposer de ses revenus supposés a priori outranciers pour jeter cet argent volé par les fenêtres du renouvelable. Deux choses dès lors. Il ne viendrait pas une seule seconde à l’idée d’un socialiste que si Total pensait qu’il y avait un réel besoin de renouvelable, ils auraient déjà investi pour en tirer d’autres « superprofits » ? Première contradiction. Mais surtout, rappelons que la raison première de l’état, son rôle fondamental, c’est d’assurer le respect de la propriété privée. Et on affiche clairement qu’on ira voler les riches pour gaspiller le fruit de leur travail ? Ne nous étonnons donc pas qu’il ne reste plus que des pauvres dans ce pays.

« Pour stopper l’envolée des loyers, nous plafonnerons leur montant lors de la première location ou à la relocation, notamment dans les zones de spéculation immobilière, et nous financerons la construction de 150 000 logements sociaux par an. »
Il est extraordinaire de constater l’incompétence économique du PS. Il y a au moins deux siècles qu’on sait montrer que toute limitation des prix à la hausse conduit à la raréfaction du produit dont le prix montait parce que déjà rare. Le contrôle des loyers est en réalité la cause même du mal-logement français. Mais qu’à cela ne tienne, le PS propose démagogiquement de foncer tête baissée dans l’impasse. Quant à la construction de logements sociaux, elle vient doublement perturber le jeu : elle n’est forcément pas adaptée à la demande, elle coûte une fortune au contribuable et elle conforte le locataire dans l’impunité en cas de non paiement du loyer, ce qui appauvrit encore le marché. Non, il n’y a qu’une politique possible et pour une raison simple : le logement est une ressource, il relève donc de l’économie et du marché et il faut donc libérer totalement ce marché pour que l’offre et la demande puissent enfin se rejoindre.
(Voir Le Very-Best-Of Frédéric Bastiat :http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2012/03/Le-very-Best-Of-De-Frederic-Bastiat-2012.pdf )

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