Sunday, February 23, 2014

Série Analyse des Programmes : Le FdG : 7 à 12

« L’Argent des Entreprises
Nous proposerons des mesures précises pour désintoxiquer les entreprises de la finance et pour mettre fin à la déstructuration du marché du travail et à la désindustrialisation du pays. Nous en finirons avec les 30 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations sociales patronales, dont on a pu constater l’inefficacité p
our l’emploi, et avec les exonérations fiscales.
Nous taxerons les revenus financiers des entreprises.
Nous modulerons l’impôt sur les sociétés et le taux des cotisations sociales afin d’inciter les entreprises à développer la valeur ajoutée, les formations, les salaires et l’emploi, en pénalisant les entreprises qui délocalisent, développent leurs placements financiers, ou se servent des nouvelles technologies pour supprimer des emplois et dégrader les conditions de travail. Nous créerons les conditions pour imposer aux banques le financement, à des taux d’intérêt faibles, de projets porteurs d’un renforcement de l’emploi, de la qualification et du potentiel de création de valeur ajoutée dans les territoires. Ainsi, des fonds régionaux et un Fonds national pour l’emploi et la formation pourront se servir des moyens d’intervention publique à leur disposition (bonifications d’intérêts, garanties d’emprunts) en réutilisant à cet effet les fonds aujourd’hui gaspillés dans les cadeaux fiscaux et sociaux aux entreprises. »

Devant tant d’erreurs fondamentales d’économie et de compréhension sociale, dignes d’un marxien attardé, limitons-nous juste à quatre mots : désintoxiquer, modulerons, inciter et porteur.
Les entreprises ne sont pas intoxiquées, d’ailleurs, elles ne sont pas, tout simplement – une entreprise n’est qu’une abstraction où se mêlent les intérêts personnels de tous ses acteurs. Ce sont les pouvoir publics qui sont intoxiqués à la dette, ce qui est très différent. Mais le FdG ne supporte pas l’idée même que l’économie et donc la finance puisse lui échapper, puisse être libre finalement. Le FdG est l’exemple ultime en France de parti totalitaire, 30 ans après le Mur.
Le FdG croit pouvoir « moduler » l’impôt et ainsi piloter les entreprises à sa guise. Il ne voit pas que le marché est têtu et n’en fera qu’à sa tête. Il ne voit pas qu’il ne peut pas jouer le rôle du grand planificateur des peuples. Cela ne fonctionne pas, même la Chine est en train d’en revenir.
Le terme « inciter » est ainsi une plaisanterie, remplaçons le par « obliger » et la phrase prend tout son sens. Ce n’est pas de l’économie, c’est du dirigisme par l’impôt.
Enfin, comment le FdG compte-t-il savoir ce qui est « porteur » ou pas ? Par décisions de son politburo ? Encore une fois, n’ont-ils pas encore retenu la leçon du discours de Prix Nobel de Hayek en 1974 ? Personne ne peut mieux identifier les besoins d’un peuple que le marché libre.


« L’Argent public
Nous voulons libérer les finances publiques des griffes des marchés financiers.
Notre stratégie se décline en quatre axes : reprise du contrôle des mouvements de capitaux aux frontières de l’Union européenne ; possibilité que les banques centrales contribuent directement au financement des biens et des services publics ; obligation de dét
ention de titres de la dette publique par les institutions financières ; abrogation du Pacte de stabilité et du Pacte pour l’Euro+ pour ouvrir la voie à un nouveau Pacte européen de progrès social et de codéveloppement.
Nous proposons que la BCE (et les banques centrales nationales comme la Banque de France qui constituent ensemble l’Euro-système) finance directement, par création monétaire, un Fonds de développement social, solidaire et écologique européen. Celui-ci remplacera le Fonds de stabilité financière institué en mai 2010 par les dirigeants de l’euro et auquel ceux-ci entendent substituer, à partir de 2013, un « Mécanisme européen de stabilité » flanqué du « Pacte pour l’Euro+ ».

Le Roi dit « Nous voulons ». Yaka-Fokon. Voilà le FdG. Les finances ne sont pas au « griffes » des marchés, elles n’ont juste que ce qu’elles méritent : la meilleure manière de libérer la politique et le peuple de la contrainte du marché, c’est de cesser de s’endetter. Il n’y a pas d’autre solution. Les « quatre axes » ne sont ainsi que des manifestations du rêve communiste : isolationnisme financier, donc autarcie et famine quelque temps après ; financement par banque centrale, donc création monétaire donc hyper-inflation et misère ; obligation à détenir… des obligations, donc titrisation du risque sur toute la place, donc personne n’y échappera ; abrogation du Pacte, donc accélération du déficit et donc…. de la dette ! Ridicules.


« La « règle d’or » et la dette
La question de la dette fait l’objet d’un double mensonge :
– La dette serait due aux politiques de redistribution. Or ce sont les politiques fiscales de droite qui ont creusé la dette. Depuis 2002 la multiplication des exonérations fiscales et sociales a fait perdre près de 100 milliards d’euros au budget de l’État et a pro
voqué le doublement de la dette. Par ailleurs, dès 1973 l’État a renoncé à sa prérogative de battre monnaie. Ne pouvant se financer directement ni auprès de la Banque de France ni aujourd’hui auprès de la BCE, il est ainsi obligé de s’adresser aux banques privées, qui prélèvent des intérêts au passage. La dette de tous fait la rente de quelques-uns.
– La « discipline budgétaire » aurait le même sens pour un ménage et un État. En réalité, le déficit public, bien utilisé, crée de la demande. Il permet de remplir le carnet de commandes des entreprises et de stimuler la création de richesses et d’emplois, bases des recettes fiscales et parafiscales qui contribuent ensuite à réduire la dette. Les cures d’austérité drastiques, en supprimant au passage des services utiles aux populations, entraînent le scénario grec : on déprime la demande, les entreprises ferment ou licencient, l’économie entre en récession, donc les rentrées fiscales baissent et pour finir… la dette augmente. »

Double mensonge en effet, mais de la part du Front de Gauche bien sûr. Qui a dit que la dette serait due à la redistribution ? Par contre, balayer cet argument en avançant que la fiscalité peut creuser la dette, il fallait oser ! La dette, ce sont des dépenses, pas des recettes ! Certes, réduire les recettes réduit aussi la capacité de dépense, ou plutôt, augmente la dette si la dépense ne baisse pas. Mais avouez qu’il faut être tordu pour raisonner ainsi !
Sur le second « mensonge », nous sommes en plein Keynes – donc en plein délire. « Le déficit public crée de la demande ». C’est comme dire que plus on est endetté, plus on permet aux autres de s’enrichir… sur notre dos. Le FdG n’a pas encore su voir combien l’économie – la vraie (*) – n’a rien à voir avec les équation idiotes de Keynes, mais c’est normal : la dette et donc le déficit, c’est son sang, il faut pouvoir dépenser à tout va pour montrer qu’on existe…
(*) Allusion aux "vraies lois de l’économie" selon J.Généreux, le pseudo économiste en chef du FdG.


«L’argent des banques, un pôle financier public
Contre la dictature des marchés financiers et des gestionnaires de capitaux, l’obsession du court terme et le contournement de la démocratie, nous agirons pour établir le pouvoir de la société sur les banques et le crédit afin de produire autrement les richesses.
Nous créerons un pôle financier public par la
 mise en réseau des institutions financières publiques existantes […] Ce réseau sera chargé d’une nouvelle mission de service public du crédit et de l’épargne, au service de l’emploi, de la formation, de la croissance réelle et de la préservation de l’environnement afin de sortir de la crise et de l’emprise des marchés financiers.
Son action permettra de soutenir localement les luttes sociales, appuyées sur de nouveaux droits des salariés et des citoyens et sur des fonds régionaux pour l’emploi et la formation. Les salariés et leurs représentants disposeront d’un droit de saisine de ce réseau. […]
Nous combattrons la spéculation et la financiarisation de notre économie en interdisant les ventes de gré à gré, les ventes à découvert et les produits spéculatifs et en bloquant les échanges de capitaux avec les paradis fiscaux, ce qui contribuera à leur disparition. Nous imposerons la séparation des banques de dépôt et des banques d’investissement. »

Le FdG, comme d’habitude, est à pleurer. La seule première phrase pourrait faire l’objet d’un ouvrage entier. Dictature des marchés : les marchés ne sont qu’un processus neutre, la dictature n’est que du côté du pouvoir politique. Le court terme : personne n’est plus court-termiste que l’auteur de ce texte qui nie l’épargne et donc ne permet pas de construire l’avenir. Contournement de la démocratie : il n’y aucun lien entre marché et démocratie, du moins la démocratie élective que nous subissons. L’ironie est même extrême, car la seule véritable démocratie, celle où chacun dispose d’un vote réel, c’est le marché libre qui se nourrit des choix individuels permanents. Enfin, produire autrement des richesses : Cela n’existe pas. Pardon, si, il y a un autre moyen : le vol inflationniste que nous promet la gestion monétaire du FdG.
Nous avons laissé la suite pour permettre à tout le monde de se rendre compte à quel point le FdG nous promettrait une immense pompe à fric sans fond, système où la monnaie et l’argent coulent à flot sans venir de nulle part, avec la misère comme seule issue. Et on critique la finance ? Aller, pour la fin, on a gardé une surprise. Il y a une bonne mesure dans ce texte, une seule, même si elle ne devrait pas être imposée… Laquelle ?


« L’argent en Europe et dans le monde
Nous agirons en même temps pour changer les traités européens, afin de mettre un terme à l’indépendance de la BCE vis-à-vis des instances démocratiques nationales et européennes, et pour que sa mission, sa politique monétaire et de crédit donnent la priorité à l’emploi et au développement humain durable.
Cette action 
peut commencer dès aujourd’hui dans les luttes pour d’autres financements des entreprises et des services publics, avec le Fonds de développement social solidaire et écologique européen financé par la création monétaire de la BCE.
En même temps, il s’agirait d’instituer une coopération euro-méditerranéenne de progrès social, écologique et de codéveloppement en direction des pays du Maghreb, du Machrek, d’Afrique noire et du MoyenOrient.
Simultanément à ces actions pour une autre utilisation de l’euro en France, en Europe et dans le monde, nous prendrons des initiatives pour mettre fin à la domination des États-Unis sur le système monétaire international avec la création d’une monnaie commune mondiale alternative au dollar. Elle permettrait l’essor d’un nouveau crédit massif, peu coûteux et sélectif, pour financer les investissements nécessaires aux peuples du Sud pour maîtriser leur développement et pour protéger l’environnement et les biens communs de l’humanité. »

Cet extrait est un des plus révélateur du double-langage et de l’incompétence communiste du FdG en matière économique. Les fausses analyses vont à la pelle : mythe de la BCE responsable, mythe du lien entre monnaie et emploie et développement, « autres financements », « utilisation de l’euro », « domination du dollar », mythe de la « monnaie mondiale ». Tous ces mythes partent de la fausse idée, tout à fait keynésienne, que la monnaie porte pouvoir et richesse et peut orienter la création de celle-ci. On pourrait ainsi, en allouant des fonds nouveaux, juste en claquant des doigts, lancer une économie que les méchants capitalistes écrasaient. Le passage explicite et sur le financement par la « création monétaire » illustre cette idée sans place au doute.
Or les économistes autrichiens l’ont clairement montré, la vraie monnaie ne se crée pas et le seul moyen de créer de la richesse reste la production. La création de monnaie fiduciaire conduit au contraire à une redistribution et à une dilution de la richesse. Ainsi, de superbes plans tels que celui du FdG ne sont prometteurs que de misère, car la place n’y est nulle part faite à l’entreprise.


« 3. La Planification Écologique
Nous le savons désormais, la catastrophe écologique remet en cause potentiellement les conditions mêmes de la vie humaine sur Terre. Or le réchauffement climatique,
 la destruction de la biodiversité, l’épuisement rapide des ressources naturelles ne sont pas des catastrophes d’origine naturelle, mais le résultat des logiques capitalistes du profit maximal à court terme. Face à la tyrannie du productivisme, nous proposons la planification écologique comme moyen de redéfinir nos modes de production, de consommation et d’échange en fonction de l’intérêt général de l’humanité et de l’impact de l’activité économique sur l’écosystème. Elle permettra de préciser les orientations et les investissements publics nécessaires pour enclencher une transition écologique et promouvoir un développement humain durable créateur d’emplois et facteur d’égalité sociale. Elle s’appuiera sur un plan écologique débattu et voté au Parlement, assorti d’une loi de programmation financière. »
Catastrophe écologique ? Vous en avez remarqué une vous ? Parce qu’apparemment, notre vie serait en danger. Tellement que personne ne l’a remarqué, c’est fou non ? Hélas pour le FdG, à supposer que les ressources naturelles soient en danger, c’est au contraire précisément le capitalisme – et lui seul – qui peut les gérer au mieux et réduire voire rendre impossible leur extinction. La vidéo ci-contre développe cette idée autour d’un débat sur la « décroissance », autre lubie. La planification écologique est bien évidemment tout d’abord une planification, donc le FdG nous propose une économie planifiée, ce qui est un des principaux facteurs de la chute de l'URSS et du Mur de Berlin. Belle mémoire courte de ces chers communistes ! Il est notamment extraordinaire que ces braves gauchistes ne viennent jamais à se demander pourquoi, si leurs théories allaient autant de soi, personne à part eux ne propose leurs méthodes. Étonnant, non ?
(Voir la vidéo ici => http://www.youtube.com/watch?v=RPpAG3cp4uY )

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