Monday, December 17, 2012

Le NC libéral ? Tu parles...


Depuis son congrès qui a reconduit – ô surprise – son président, le Nouveau Centre veut faire croire qu’il a le libéralisme en poupe et gonfle la poitrine d’une illusion de libéralisme soudainement revenue d’outre-tombe.

Pour montrer combien il n’en est rien, et en profiter pour illustrer sur du concret la pensée libérale, je propose par ce papier une revue de certaines propositions thématiques du NC. Par souci de concision, je n’ai pas repris l’intégralité du texte, juste les rubriques et les axes de proposition, hors commentaires ou détails. Elles sont directement reprise des documents accessibles à ce jour sur le site du mouvement. Le premier Argus est accessible ici.

Le thème retenu donc : « Une fiscalité réellement progressive et équitable ». Vaste programme.
Et le tout premier axe :
« Rapprocher l’imposition du capital sur celle du travail1.       Instaurer une tranche marginale d'impôt sur le revenu à 45 % à partir de 150 000 euros par part
2.       Relever le prélèvement forfaitaire libératoire, de 19% à 23% de 4 points en 2012, puis de 2 points par an pendant 8 ans, ou de 4 points par an pendant 4 ans
3.       Remise d'un rapport sur la mise en œuvre d'une taxation des revenus tirés de la Spéculation »
L’analyse ici est facile, car il suffit de considérer le principe pour constater qu’il n’est pas libéral. En effet, pour un libéral, il n’y a pas de bon impôt, car tout impôt est un vol. Donc poser un type d’impôt comme étalon d’un autre est ridicule. La seule question qui devrait se poser, c’est « qu’est-ce qui m’empêche de supprimer cet impôt ? » On voit qu’on est loin de cela.  

Quand on passe aux propositions, cela s’aggrave en plus. Oser proposer une tranche à 45% montre que le NC n’a même pas assimilé le concept de flat-tax, pourtant un des grands « standards » des libéraux utilitaristes. Et oser imaginer qu’il puisse être et possible et surtout pertinent de taxer la « spéculation » démontre à quel point ces politiciens sont incompétents en économie et oublient qu’il n’y a rien de plus naturel que de spéculer. Tout le monde spécule ; vivre, c'est spéculer sur le futur.
« Réduire les niches fiscales pour une fiscalité plus efficace et plus juste
4.       Procéder, dans les trois mois, à coup de rabot général de 7 % de toutes les niches fiscales, à l'exception de celles sur les emplois familiaux et les dons aux associations caritatives
5.       Réviser les allègements de charges généraux sur les bas salaires en faisant passer progressivement le point de sortie du dispositif de 1,6 à 1,3 SMIG
6.       Etablir un taux intermédiaire de 12,5% de TVA dans la restauration »
La question des niches fiscales est plus délicate, il est moins facile de prendre une position – libérale – tranchée. Mais remarquons que déjà, le concept de fiscalité « plus juste » est une énorme bêtise, pour la même raison que ci-dessus : l’impôt est toujours du vol, il ne saurait donc exister de fiscalité « juste ». De même, parler de fiscalité « efficace » suppose qu’il pourrait y avoir un aspect positif à la fiscalité, ce qui est une position étatiste et fausse, mais certainement pas libérale.

On constate ensuite que les trois propositions vont en fait toutes dans le sens d’une hausse, et non d’une réduction des taxes ou impôts. C’est un peu comme les gauchistes avec l’harmonisation sociale européenne, où il faudrait aligner tous les pays sur les charges et prestations sociales les plus élevées, alors que c’est bien sûr le contraire qu’il faudrait faire.
« Valoriser nos PME-TPE et renforcer la compétitivité de nos entreprises7.       Instaurer pour l’impôt sur les sociétés un taux plancher minimum, fixé à 15 %
8.       Introduire, à l'allemande, un plafond général de déductibilité des intérêts d'emprunts »
Nous voilà a priori enfin en des thèmes plus naturellement libéraux, n’est-ce pas ? Eh bien même pas figurez-vous. Même en matière de soutien aux PME, le libéral trouve à redire. Car la meilleure des choses qu’un gouvernement puisse faire, c’est de ne pas se mêler d’économie. A la rigueur, comme l’intention ici, il peut, il doit rendre les conditions de marché plus libres et concurrentielles.

Les deux mesures sont à nouveau des sources de hausse d’impôt. En fait, elle se veulent aider les PMEs en réduisant les conditions fiscales plus favorables des grandes entreprises. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas aligner les PME au régime plus favorable des grosses entreprises ?

On le voit sur cet exercice, ces (les ?) propositions du NC ne sont en aucun cas libérales, elles sont au contraire source de hausse de la fiscalité d’entreprises. Il était possible de baisser, on a préféré systématiquement augmenter.

Vive Guignol…. 

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